La présence de l’homme est attestée depuis la plus haute Antiquité sur notre côte. Les fouilles préhistoriques de la Roussellerie et de Gohaud en témoignent (restes de poteries en particulier).

Il est difficile de suivre l’histoire de Saint-Michel au fil des siècles. Les documents restent assez discrets. Son origine, vers le IXe siècle, pourrait être une aumônerie ou une léproserie.

Vers 1104-1113, une terre, dite de Cheveché, paraît avoir appartenu très anciennement aux seigneurs de Retz. En 1275, nous voyons Girard II Chabot se dire « seigneur de la paroisse de Saint-Michel de Chevescier » et c’est la première mention que nous ayons de l’église de Saint-Michel.

En 1413, Saint-Michel échoit par échange à Guy de Laval, qui n’est autre que le père de Gilles de Retz, célèbre compagnon de Jeanne d’Arc, Maréchal de France, mais aussi célèbre, après la mort de Jeanne, par la peur qu’il fit régner sur le Pays de Retz par ses crimes d’enfants et la pratique de la sorcellerie qui le ruina. Après la mort de Jeanne d’Arc, il se retire dans ses terres et dépense son immense fortune. Saint-Michel fit partie de la débâcle et fut cédé, le 10 juin 1435, à Jean de Malestroit, évêque de Nantes, qui le convoitait depuis longtemps. Gilles de Retz fut condamné à être pendu puis brûlé à Nantes en 1440.

En 1448, Saint-Michel est rendu aux sires de Retz, à Marie, fille de Gilles de Retz. Marie mourut en 1457 et Saint-Michel passa aux mains de René (frère de Gilles de Retz). Son fils André n’eut pas d’enfant, ce qui provoqua une crise de succession qui dura 46 ans. Le domaine du dernier duc de Retz se transforma en « lotissement féodal », en particulier les fiefs de Saint-Michel, Sainte-Marie et La Plaine.

L’acte est du 22 mars 1782. Ainsi, s’évanouissait un des plus beaux domaines de France, dont l’histoire familiale avait su se maintenir 800 ans.

À la veille de la Révolution, Saint-Michel est une petite paroisse de 800 habitants, qui présente alors un certain nombre de terres bien cultivées et quelques prairies. Mais, les landes dominent et, pourtant, le sol de ces landes paraît mériter les soins des cultivateurs. Les habitants de Saint-Michel sont presque tous marins et pêcheurs. Saint-Michel était déjà, à l’époque, un lieu de passage, comme en témoigne le cahier de doléances daté du 3 avril 1789 : « que l’ouverture et l’entretien des grandes routes ne soient plus à notre charge, mais que la dépense en soit faite par le Trésor Public, puisqu’elles sont utiles à tous ».

En 1843, Saint-Michel possédait seulement une cinquantaine de maisons groupées autour de l’église et du cimetière.